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Point de travail au bureau !

Le bureau serait le pire endroit pour travailler ? C’est ce que rapportent plusieurs conférences et documents récents et je pense qu’ils ont raisons. Pourtant le travail à distance n’entre pas dans les mœurs et il y a toujours une forte inertie pour le mettre en application. Je vous propose donc de faire un point sur la situation.

Le souci avec le bureau ?

Déjà, il faut s’y rendre ce qui peut prendre plusieurs heures par jours notamment dans les grandes villes. Une heure et demie à deux heures de trajets quotidiens est le lot de nombreux travailleurs. Faites simplement le calcul, vous sur une semaine vous gagner déjà 10 à 14 heures de temps libre soit une journée d’activité !

C’est simplement que ce n’est pas un lieu conçu pour travailler, notamment si vous êtes dans un open space. Les interruptions sont fréquentes. Le niveau sonore est généralement trop élevé pour pouvoir se concentrer (30 à 40 décibels pour un travail de rédaction, norme ISO 9241, correspond au bruit dans une forêt, une biliothéque). Une partie de vos outils n’est pas toujours disponible, et voir certains outils sont imposés. Globalement les entreprises dépenses des fortunes pour fournir des outils et un environnement inadapté au travail intellectuel qui est demandé.

Et, bizarrement quand un gouvernement ose censurer Facebook, YouTube Twitter ou une partie d’internet, tout le monde crie au scandale, mais quand une entreprise le fait et cela ne dérange personnes ?

Un autre problème récurrent est les « M&Ms », le Management et les Meetings (les réunions). Oui, le rôle du management c’est d’interrompre votre travail pour voir si justement si vous travaillez ! C’est bien sûr associé à de nombreuses réunions afin de faire valoir le rôle du manager et autres leaders autres près de leurs congénères. Le temps de travail perdu en réunion est bien sûr phénoménal : plus il y a d’interlocuteurs, moins il y a de décisions et plus il y a de temps perdu.

L’organisation du temps de travail lié à la fréquentation du bureau est aussi trop rigide. Des moments de la journée sont propices aux activités intellectuelles d’autres aux activités physiques. Les activités physiques n’empêchent d’ailleurs pas de réfléchir à votre activité professionnelle, voir de sortir la tête du guidon et d’avoir des idées nouvelles. Ces horaires de bureau s’opposent aussi à ceux de la vie en générale et de la vie de famille.

Oui,mais ce qui compte c’est le bénéfice de l’entreprise ?

Et bien les bénéfices pour l’entreprise sont nombreux. Outre le bien-être de ses salariés, les avantages financiers sont importants en commençant simplement par la gestion des locaux. L’entreprise peut croître ou décroître sans avoir à se préoccuper de manière récurrente de changer de locaux avec les frais exorbitants que cela conditionne.

Une étude passe en revue plusieurs domaines pour lesquels elle chiffre les bénéfices qui seraient engendrés aux Etats-Unis par un passage en télétravail à 50 % du temps. Par exemple :

  • 27 % d’augmentation de productivité pour les salariés
  • Réduction de l’absentéisme de 3,7 jours/an
  • Économie de 362 $ /an/télétravailleur sur le carburant
  • Entre 1 962 et 6 808 $/an/télétravailleur de dépenses liées au travail (vêtements, véhicule, repas, parking, etc.) économisées par la réduction du temps passé dans l’entreprise
  • Réduction de 17 % des émissions de CO2 par rapport aux émissions de 2005
  • 23 milliards $/an de réduction des dépenses d’importation de pétrole
  • 95 000 blessés et morts évités dans des accidents de la circulation…

Donc des économies possibles pour les employeurs, les salariés et la collectivité.

Mais encore ?

Au-delà ces chiffres, il y a d’autres aspects positifs au travail à distance. On note la multiplication des espaces de Coworking (Espace partagé de travail. in french ?) c’est une alternative intéressante, qui reporte l’espace de travail à proximité du lieu de vie et qui répond à certaines contraintes comme le manque d’espace pour le travail à domicile. L’aspect social et multiculturel de ces lieux est aussi important, il permet des échanges professionnels qui ne seraient pas possibles ailleurs.

Un aspect intéressant du travail à domicile ou en dehors du bureau est la meilleure compatibilité avec la vie de la famille. Etre simplement là quand un adolescent ou un jeune d’adulte rentre du lycée ou de la fac, cela apporte une présence rassurante et d’être à l’écoute s’il y a besoin. Rien n’empêche aussi de faire d’une pose vers 16 heures pour aller chercher les plus petits à l’école ou la garderie avant de reprendre éventuellement le travail, ce que vous n’aurez pas besoin de faire vu que vous aurez été parfaitement productif dans la journée !

Malheureusement, Il apparaît assez clairement que le changement ne va pas se faire du jour au lendemain. Le télétravail était le premier sujet de mémoire que j’avais choisi en maîtrise de psychologie, en 1997, j’ai dû l’abandonner faute de trouver des télétravailleurs. Aujourd’hui la situation évolue très doucement. Même si certaines entreprises proposent des contrats de travail permettant le travail à distance, dans les faits, c’est rarement mis en application de manière systématique.

Les documents

Vous trouverez ci-dessous les documents et les présentations cités.

Jason Fried: Why work doesn’t happen at work


Une synthése en français est disponible sur le site Zevillage

Nicole Turbé-Suetens : Télétravail d’avenir

Auteur :

Lead UX designer en Freelance depuis le dernier millénaire ! J'aide à concevoir des services, des applications en étant centré sur l'utilisateur et ses usages.

5 commentaires

  1. « 30 à 40 décibels pour un travail de rédaction, norme ISO 9241, correspond au bruit dans une forêt, une biliothéque »

    Quelle partie de la norme ? Je n’ai pas souvenir de ça. J’ai un leq mètre qui dort… héhé !

    • Sur l’ancienne version (de 1999) de la norme c’est : ISO 9241-6, chapitre 6 « Guide général relatif au son et au bruit » et B.3.4 « Bruit émis par les machines et les équipements », tableau B1 « Recommandations concernant l’insonorisation des composants structuraux pour les différentes tâches de bureau et les niveaux de bruit de fond (sans activités ni équipements) qu’il convient de ne pas dépasser (adapté de l’ISO 11690) ».

  2. Voilà qui est plus précis 😉

    Censée être remplacée par l’ISO 9241-600.

Les commentaires sont clos.


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