C’était le drame d’hier et sans doute pas celui de demain, twitter a changé le pictogramme des favoris en un cœur « J’aime » à la Facebook.
Je vous laisse lire les arguments de Pierre-Olivier Carles sur la Facebookisation (et hop, un néologisme pour la route) et je suis relativement d’accord d’un point de vue marketing. Les plus anciens se souviendront de la période où Apple à fait des PC, ce n’était pas joli, joli.
Alors pourquoi des cœurs ? Et bien je dirai que cela sent le design émotionnel à plein nez. Mais franchement est ce que c’est adapté sur twitter ? J’ai comme un doute, à moins que le but soit à terme de l’orienter vers du Facebook, ce qui n’est pas une bonne nouvelle.
You can say a lot with a heart. Introducing a new way to show how you feel on Twitter: https://t.co/WKBEmORXNW pic.twitter.com/G4ZGe0rDTP
— Twitter (@twitter) November 3, 2015
Mais d’un point vu utilisateur ? Est-ce que changer une icône, oui juste l’icône et le libellé, sans changer le fonctionnement qu’il y a derrière va avoir un impact sur le comportement des utilisateurs ? Pour les utilisateurs existants l’impact va être proche de zéro, car l’usage de cette fonction fait déjà l’objet de nombreuses catachrèses (Ceci n’est pas un néologisme) : marque-page, favoris, truc à lire plus tard, j’aime mais je n’assume pas, faux sondage, Tu pourrais faire mieux, etc…
Pour les nouveaux utilisateurs ? Est ce que la fonction est plus affordante (ce n’est toujours pas un néologisme), je crains que malheureusement on est bien loin du « show how you feel » (« Montrer comment on se sent », in french) tellement le « like » est devenu commun et perd son sens émotionnel. Rappelons qu’au début twitter était destiné justement destiné à dire en quelques mots son état ou son occupation du moment.
Je découvre la « polémique » en lisant ce billet. Il est vrai qu’un tweet que je passais en favori n’était pas forcément un tweet que j’appréciais. Cela pouvait aussi être un tweet marquant dans un débat d’idées ne correspondant pas forcément à mon point de vue, mais qui avait pour qualité d’être clair.
Du coup, le « like » n’est clairement pas le même engagement émotionnel pour moi vis à vis du contenu du tweet. On va donc mesurer l’engagement d’un twittos en fonction de son nombre de tweets likés et plus tellement sur la pertinence de ces propos, son ajout à des listes de qualité ou autre (ce qui était peut être déjà le cas).
Ceci étant, je pense que nous allons nous y habituer, dans quelques semaines nous aurons oublié le problème et nous likerons en masse les énormes boulettes de Nadine Morano 😉