Je suis en train de lire le livre de Luke Wroblewski, Mobile First, qui explique l’intérêt de concevoir d’abord pour les téléphones mobiles avant de concevoir pour d’autres supports.

Le livre est paru récemment, il s’appuie donc sur des exemples issus des smartphones actuellement sur le marché, iPhone en tête ! La démarche est pertinente, mais cela me fait un peu sourire.

Personnellement, j’ai commencé à travailler sur les téléphones pour faire du WAP. Fin 2001, le téléphone à la mode qu’il fait avoir c’était l’Ericsson T68, avec écran de 101 par 80 pixels en 256 couleurs. Les chefs de produits repartaient souvent dépités une fois que je leur avais gentiment expliqué les considérables possibilités en terme d’interaction !

Extrait d'un guidelines pour le WAP

J’ai en suite participé, en 2003 et 2004 chez Orange,  à la conception d’un look-feel complet pour téléphone mobile bas de gamme, donc avec un petit écran en 128×128 pixels. Là encore, quand il s’agissait de faire le tri de l’utile et du superflu les choix étaient violents ! On avait instauré un principe simple :

Si quelqu’un dans l’équipe a un doute « motivé » sur l’utilité d’une fonction ; la fonction est supprimée.

Je peux dire que c’est d’une efficacité rare pour simplifier les services et malgré cela on avait encore des services relativement complexes avec de nombreux écrans.

Exemple de servies sur téléphone mobile en 128x128 pixels (Orange, 2004)

Pour en revenir, au livre « Mobile first », je pense que c’est effectivement très bien de concevoir pour un usage en situation de mobilité dans un premier temps. Je parle bien « d’usage en situation mobilité » et non en terme de smartphones. Les possibilités d’interactions sur un smartphone sont de plus en riches alors qu’il n’est pas nécessaire de les exploiter toutes pour faire un bon service. Si cela suit la même évolution que les ordinateurs, il faudra peut être d’ici quelques années trouver un autre slogan, par exemple « Tv first » ?