L’accessibilité ? En deux mots : c’est rendre le web (mais aussi les applications classiques : Windows ou Mac OS) facilement accessible aux personnes handicapées (cécité complète, partielle, daltonisme, handicap moteur ou cognitif) en étant compatible avec les aides techniques (plage Braille, lecteur vocal, navigation sans souris, etc.).
Mais là on est bien avancé ! Car chaque personne ayant un handicap plus ou moins prononcé a développé des stratégies spécifiques ou utilise certaines aides pour compenser son handicap. Ça peut aller du simple agrandissement des caractères dans le navigateur, à la plage braille en passant par l’utilisation de feuilles de style spécifiques. On ne peut donc pas répondre à chacun de ces usages.
Par contre, on peut concevoir un web sur la base de standard. Les aides techniques, basées sur ce même standard, sauront alors l’interpréter correctement.
Quelles sont les normes de référence pour l’accessibilité ?
D’une manière générale, que ce soit pour les logiciels, pour le web et pour tout contenu numérique il faut s’intéresser aux normes suivantes :
- NF EN ISO 9241-171, octobre 2008 : Ergonomie de l’interaction homme-système – Partie 171 : lignes directrices relatives à l’accessibilité aux logiciels.
- NF EN ISO 9241-20, Mars 2009 : Ergonomie de l’interaction homme-système – Partie 20 : lignes directrices sur l’accessibilité de l’équipement et des services des technologies de l’information et de la communication (TIC).
- NF X 35-121 – Travail sur écran de visualisation et clavier, AFNOR, 1987.
- Z 67-110 – Ergonomie et conception du dialogue homme-ordinateur – Partie 1: Concepts généraux, AFNOR, 1988.
- Z 67-133-1 – Evaluation des produits logiciels – Partie 1: Définition des critéres ergonomiques de conception et d’évaluation des interfaces utilisateurs, AFNOR, 1991.
- ISO/TS 16071 : Ergonomics of human-system interaction — Guidance on accessibility for human-computer interfaces
Pour les logiciels, chaque système d’exploitation a des « guidelines » à respecter : un exemple pour MAC OS X
Les documents cités ci-dessus ne portent pas tous spécifiquement sur l’accessibilité, mais ils comportent les recommandations nécessaires pour que les logiciels (ou les sites web) développés soient utilisables par tous et notamment les personnes présentant des handicaps.
Pour le Web, la référence principale est les recommandations du W3C en matière d’accessibilité. On retrouve ces recommandations dans divers documents notamment ceux proposer par Accessiweb et Braillenet.
Utiliser les standards.
On ne va pas détailler ici les recommandations du W3C en matière de standard et d’accessibilité. Certains points importants sont à prendre en considération :
- Séparer le contenu de la forme.
- Supprimer les balises “font”, “u”, etc… de la page HTML
- Utiliser les calques (<div>) et les feuilles de styles (CSS) pour mettre en forme à la place de tableaux et d’images.
- Structurer le contenu à l’aide des balises sémantiques (titre niveau 1 <h1>, liste <ul>, etc…), pour lui donner du “sens”.
- Décrire une ou plusieurs formes suivant les cibles (type de média et/ou type de handicap) à l’aide de feuilles de style.
- Pensez que la page HTML va être « lue » de manière linéaire par les logiciels de synthèse vocale utilisés par les non-voyants, qui n’auront donc pas une vue d’ensemble de la page.
Ces actions ne sont pas anodines. Elles ont le mérite de structurer la conception du site, incite à plus de rigueur et favorise la prise en compte de l’utilisateur final.
Quelles sont les procédures pour vérfier l’accessibilité ?
Pour valider l’accessibilité des logiciels, on utilise généralement des chek-list, soit issus des « guidelines » du système d’exploitation soit des chek-list plus spécifiques à l’accessibilité comme celle proposée par IBM.
Pour valider l’accesibilité d’un site web, il existe plusieurs moyens :
- Des chek-list souvent proposés avec les guides :
- Des logiciels qui vérifient la qualité du code html sous forme de plug-in par exemple. Ces logiciels donnent généralement un résultat brut qu’il est nécessaire d’examiner par la suite en détail.
- Dans certains cas, il peut être aussi nécessaire de valider le site à l’aide d’un logiciel de synthèse vocale ou navigateur « text-only » comme lynx.
Ergonomie et accessibilité.
En ergonomie, la thématique de l’accessibilité n’est pas nouvelle, même si elle est d’actualité suite aux directives concernant les services publics. De nombreux aspects de l’accessibilité sont pris en compte depuis longtemps par les ergonomes (Constrastes, lisibilité, annotation des images, etc…). L’accessibilité est donc un pré requis pour l’ergonomie. Cela peut même être un support pour faire comprendre et appliquer certaines recommandations. L’utilisation d’une feuille de style permet d’assurer l’homogénéité et la cohérence des aspects graphiques, par exemple, un titre ressemblera partout à un titre.
Donc un site accessible n’est pas nécessairement utilisable et utile, mais un site ergonomique se doit d’être accessible !
Pour en savoir plus.
- Le site de l’association Braillenet
- La section concernant l’accessibilité du W3C
- OpenWeb, un site de référence sur les standards web
- Csszengarden, la référence en matiére d’exemple de design utilisant les CSS