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Carte IGN

Adaptabilité, usages et contexte sont au fond de la forêt.

Ou comment parler de l’usage de Plan sur iOS et de la découverte d’une nouvelle fonction dans un contexte particulier.

Samedi, une petite mésaventure m’est arrivée avec mon vélo. Je suis parti comme d’habitude faire du VTT en forêt, mais il se trouve qu’actuellement c’est la saison de la châtaigne. Châtaignes et VTT ne sont pas bons amis ; je dois crever une fois par an, toujours à l’automne. Cela n’a pas raté, j’ai crevé et pour bien respecter la LEM , c’est arrivé au milieu de mon parcours, au point le plus éloigné de chez moi. Les quelques solutions que j’avais prévues se sont relevées inefficaces (pompe, bombe anticrevaison). Il me restait deux solutions, RATP ou ATF : Rentre Avec Tes Pieds ou Appel Ta Femme. J’ai opté pour la deuxième.

C’est la que ça devient intéressant :

« – Oui, j’ai crevé au fond de la forêt. Tu peux venir me chercher ?
– C’est où au fond de la forêt ?
– Tu sais là où on va se promener… »

Je vous passe les détails mais il fallait trouver un moyen de communiquer précisément le lieu de rendez-vous. Il y a encore quelques années le seul moyen d’indiquer un lieu précis, au milieu de nulle part, était de prendre une carte IGN, de relever les coordonnées avec le bon référentiel (Lambert, Lambert étendu, etc.) et que son interlocuteur est la même carte et surtout les mêmes connaissances que vous en topographie.

Carte IGN

Détail d’une carte IGN

Là, pas de carte et de toute manière pas les connaissances en topographie à l’autre bout. Par contre, nous avons chacun un iphone, avec l’application Plan. Je suis donc allé farfouiller dans cette application et j’ai vu qu’il était possible de poser un repère sur la carte pour signifier le point de rencontre et d’envoyer se repère par SMS ou par émail.

Réception d'un repère

Réception d’un repère

Ma femme a donc reçu le repère sur son iPhone, cliquer dessus. Plan s’est ouvert. Il est alors facile d’obtenir la route pour s’y rendre avec le GPS et tout le tralala.

L’usage et le contexte.

Il est intéressant de voir que c’est le contexte qui m’a poussé à chercher la fonction dont je ne connaissais pas l’existence. Il se trouve que c’est souvent « par hasard » ou poussé par le contexte que l’on découvre de nouvelles fonctions dans les logiciels. Pour reprendre Plan, la fonction de zoom (en approchant ou en écartant 2 doigts) n’est absolument pas explicite, mais on la découvre rapidement soit par hasard en faisant un mauvais geste, soit en reproduisant un comportement similaire existant dans une autre application comme les photos. Le prolongement d’un scénario d’usage est aussi source de découverte. Si on place un repère sur un plan, c’est pour en faire quelque chose ? Le retrouver, le partager, le recevoir, y aller… Et même si certaines étapes passent par d’autres services.

Plan dans iOS

Plan dans iOS

Adaptabilité

Définition : L’adaptabilité d’un système concerne sa capacité à réagir selon le contexte, et selon les besoins et préférences des utilisateurs. Deux sous-critères participent au critère Adaptabilité : Flexibilité et Prise en Compte de l’Expérience de l’Utilisateur.

On observe donc là plusieurs niveaux d’usages.

  • Le premier est explicite et guidant : c’est le champ de recherche, les diverses icônes pour les fonctions les plus courantes.
  • Le niveau « naturel » correspond aux gestes que l’on peut faire pour zoomer, faire pivoter ou faire pivoter l’iPhone pour orienter la carte avec la boussole. C’est un niveau intermédiaire qui se base sur les connaissances de l’utilisateur du système. Il est implicite.
  • Le dernier niveau correspond aux fonctions dont la fréquence d’usage est faible. Les fonctions sont donc explicites, mais elles ne sont pas présentes sur l’écran principal du service. On les trouve quand on les cherche et on les cherche quand le contexte nous y pousse.

La conception d’une interface avec un bon niveau d’adaptabilité est sans doute ce qu’il y a de plus difficile en ergonomie car cela nécessite de prévoir des cas d’usages et des niveaux de connaissances assez imprévisibles. Il faut donc alors respecter les règles de conception et laissé à l’utilisateur la possibilité de détourner certaines fonctions.

À retenir

  • Commencer par organiser les fonctions par fréquences d’usages.
  • Prévoir les usages les plus fréquents et les rendre explicites
  • Laisser à l’utilisateur la possibilité de découvrir les autres fonctions. Le contexte aidera.
  • Les bombes anticrevaisons sont parfaitement inefficaces ! Ils existent par contre d’autres produits pour prévenir et réparer les crevaisons (renforts de la bande roulement, rustines autocollantes,…)

 

Auteur :

Lead UX designer en Freelance depuis le dernier millénaire ! J'aide à concevoir des services, des applications en étant centré sur l'utilisateur et ses usages.

2 commentaires

  1. Encore plus simple : utiliser l’application Amis d’Apple, ou tout autre application similaire…

  2. Ah, quand l’ergo analyse sa propre activité, j’aime.
    Tu as mis une rustine?

Les commentaires sont clos.


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