Disons le franchement, le design sprint, c’est dépassé, c’est de la gnognote, 5 jours pour concevoir une solution c’est bien trop long, je vous propose de le faire en 10 minutes. Oui, 10 minutes, mon bon monsieur, pas 30, pas 20, pas 15, non, en 10 minutes, Oui, Madame !

Reposons les choses, dans le cadre d’un appel d’offres public, nous avions 20 minutes pour présenter notre démarche et nous avons fait le choix de le faire par la pratique plus qu’une présentation classique chiante à mourir. Le but était bien sûr de nous distinguer des autres concurrents. Je peux vous dire que ça a marché pour nous distinguer, peut être un peu trop pour un marché public.

Le déroulement

Pour le déroulement, je me suis fortement inspiré de l’atelier proposé par Nicolas Beudon, l’appel portant concernant une bibliothèque c’était particulièrement pertinent.

L’atelier consiste à montrer une première photo et de demander « Pour vous quel est le besoin de ces personnes ? »

Jeune fille essayant d’attraper un livre.

Les réponses vont généralement de choses très pragmatiques, un tabouret, à des valeurs ou des notions très large, comme l’accès au savoir, un savoir peut être interdit.

Photo d’une bibliothèque.

Pour la deuxième photo, le but n’est pas d’avoir une réponse brute du premier coup mais de découper la réflexion en quatre phases :

• Observations : s’en tenir aux faits
• Interprétations : faire des hypothèses, donner du sens aux observations.
• Besoins : Exprimer les besoins des utilisateurs si possible sous la forme de verbe d’action : Etudier, Partager, Coopérer, Discuter,…
• Solutions : Ébaucher des solutions, un dessin, un mot, une idée,

On doit passer d’une manière relativement logique d’une colonne à l’autre.

La progression doit permettre d’avoir des réponses plus construites. Cela permet de faire comprendre la démarche qu’on utilise en UX, en commençant par l’observation des situations d’usages avant d’entrer dans le détail.

Les consignes sont assez simples à comprendre et ne posent pas de problèmes particuliers. Ce qui va poser un problème c’est le timing, rappelez-vous, vous avez 10 minutes. Alors il va falloir faire vite, très vite.

Le découpage de base c’est :

• 2 minutes pour la première photo
• 2 minutes pour chacune des phases de la deuxième photo.

Sauf que :

• Il faut donner les consignes
• Les participants ne sont pas forcément hyper réactifs surtout quand vous les prenez à froid et qu’ils n’ont pas l’habitude de ce genre de travail.

Pour tenir le rythme, il faut donc compter 1min30 par phase. Ça laisse 30 secondes de transitions. Les participants ne vont pas forcément avoir le réflexe d’écrire toutes leurs idées sur des post-it pour les placer sur le tableau. Il faut donc soit les inciter constamment à le faire, soit écrire vous-mêmes les idées et les coller, idéalement à deux facilitateurs.

En termes de dispositions, je dirai que l’idéal serait d’être debout autour d’une table ou en cercle autour d’un tableau, avec une petite table pour pouvoir écrire. C’est bête, mais quand il faut aller vite, ne pas faire 10 mètres pour poser un post-it est essentiel.

Et vous pouvez conclure avec une phrase permettant comparer les résultats obtenus sur la première photo et la deuxième.

Résultat des courses.

Cet atelier Flash a bien permis de faire passer le sens de la démarche envisagée. Il a bien fonctionné pour un temps aussi court et nous a permis de respecter le temps de parole de 20 minutes tout en donnant envie. Ça a permis aussi de démontrer nos capacités à mener ce genre d’atelier. Pour d’autres raisons, nous nous avons pas gagnés cet appel d’offres, mais je pense qu’on a réussi à semer une idée sur une autre mode fonctionnement.